Janvier 1900

1er janvier 1900 :

Quelques éclairs et deux ou trois coups de tonnerre sont venus troubler l'aube de ce lundi par lequel on inaugure la nouvelle année. Le mauvais temps n'empêche pas les Parisiens de fêter l'événement, à défaut de célébrer un siècle nouveau. Le bureau des longitudes vient en effet de rappeler que le vingtième siècle commencera le 1er janvier 1901. Les vœux de bonheur qui s'échangent aujourd'hui sont empreints d'un espoir immence , teinté toutefois d'inquietude. Les querelles coloniales ne risquent-elles pas d'entrainer un conflit ? Chacun a eu mémoire l'incident de Fachoda, qui avait failli déclencher en 1898 une guerre entre la France et le Royaume-Uni. Francais et Allemands , adversaires d'hier , s'observent prudemment. L'Alsace et la Lorraine , annexées au Reich, sont toujours occupées , mais personne en France, hormis les ultras des lignes , ne désire prendre le risque d'une reconquête. On se préoccupé plutôt d'un éboulement qui vient de se produire sur le chantier du métropolitain et qui fait battre d'aise le coeur de ses adversaires . Ceux-ci , depuis l'annonce du projet et le début des travaux , ne cessent de le prétendre irréalisable. 

Le cinquième lot , situé entre la rue des Lavandières Sainte Opportune et les Tuileries, a été livré à la société d'exploitation du métropolitain. Dans quelques jours , deux autres tronçons seront achevés : le premier tronçons entre la rue du 29-juillet et l'avenue Alexandre-lll , le second de la place Victor Hugo à la Porte Dauphine . Il reste huit mois à la compagnie pour poser le ballast et les voies, mais Fulgence bienvenue, directeur des travaux, pense terminer trois mois avant le délai fixé. Hector Guimard , architecte et décorateur , a été chargé de réaliser les entrées du métro .

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10 janvier 1900 : la guerre des Boers

Ce mois de janvier va marquer un tournant dans la guerre des Boers. Les deux Républiques sud-africaines du Transvaal et de l'État libre d'Orange ont mis sur pied une armée forte d'environ 100 000 hommes . Leurs adversaires  britanniques ont rassemble près de 300 000 hommes sur place. 

Avec l'arrivée d'un contingent de renfort estimé à 60 000 hommes , la Grande-Bretagne devrait s'assurer très rapidement et sans difficulté une supériorité militaire décisive sur les révoltés , qui seront désormais acculés à la defensive.

Selon certains correspondants de presse , la firme allemande Krupp aurait été priée de mettre un terme à ses livraisons d'armes aux belligérants , ce que vient confirmer l'annonce toute récente de la décision , officiellement prise par cette même firme , de ne plus fournir aux troupes britanniques d'amorces pour les fusils.